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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 mars 1859

Guernesey, 3 mars 1859, jeudi, 9 h.

Bonjour, mon pauvre bien-aimé et que Dieu te préserve de mes accès d’impatience, de souffrance et de découragement aujourd’hui et toujours car je ne tarderais pas à te devenir aussi odieuse que je le suis à moi-même. J’espère que la violente explosion d’hier ne t’aura pas empêché de passer une bonne nuit, mon pauvre bien-aimé. Cependant, je suis tourmentée de la pensée que tu as pu en souffrir et je ne serai tranquille que lorsque je t’aurai vu et que je me serai assuré que tu vas bien et que tu me pardonnes. Jusque là, je subis mon inquiétude comme une juste et dure punition. Je n’ai pas encore eu l’occasion de parler à Terrier de tes crampes mais il m’a semblé hier au soir que vous en causiez ensemble et qu’il te conseillait les bains sans attacher autrement d’importance à ce symptôme plus insupportable que dangereux. Tu feras donc bien, mon cher adoré, de te baigner le plus tôt et le plus souvent possible car il est inutile de souffrir quand on peut faire autrement. Je m’offre à trinquer avec toi quand et autant que tu voudras. Jusque là, je t’aime plus encore que je ne suis méchante.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 59
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

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