Paris, 6 octobre [18]77, samedi matin, 10 h. ½
Je viens de parcourir Le Rappel pour voir si on avait donné suite à l’avis que t’avait envoyé Vacquerie hier soir mais je n’y ai rien trouvé qui y fît même allusion. Peut-être était-il trop tard, quand tu as donné ta réponse à ce sujet, pour l’insérer dans le numéro d’aujourd’hui. Je pourrais m’en informer à toi séance tenante, mais je respecte ta solitude au détriment de ma curiosité qui attendra jusqu’à l’heure de ton déjeuner. Justement, tu viens de toi-même la satisfaire. Je t’en remercie comme de toutes les bonnes inspirations qui te rapprochent de moi au moment où je m’impose le sacrifice de me tenir coi [1] et à distance. Autre guitare, nous serons treize ce soir si, comme tu le crois, Castelar et son amia sont invités. Il faut donc que j’avise [à] un quatorzième, Mendès par exemple, mais si tu t’étais trompé, ce qui n’est pas impossible, nous retrouverons au moment suprême de la soupe le même embarras. De là mon hésitation. Sans compter qu’il peut aussi, lui Mendès, n’être pas libre ce soir. Tu vois mon embarras de poule avec son unique poulet. Enfin, au petit bonheur. Je vais lui écrire séance tenante de venir dîner ce soir avec nous. Je crois que je vais mieux, ce qui n’est pas impossible tant j’y mets de bonne volonté, et je t’adore, ce qui est ma panacée.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 271
Transcription de Guy Rosa
a) lecture « amie » possible.