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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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18 décembre [1836], dimanche matin, 10 h. ½

Bonjour cher bien aimé. Tu es toujours mon bien aimé. Je ne veux pas te gronder ce matin, même pour rire. Je t’aime trop pour cela.
Je t’écris avant de me mettre au bain. Je veux que ma première action comme ma première pensée soit pour toi. Je n’avais pas encore essayé de dormir ce matin quand l’Angélus a sonné, et il y a déjà quelque temps que je ne dors plus. Tu vois qu’il ne peut y avoir insomnie plus complète. Je ne sais à quoi l’attribuer, mais cela me fatigue beaucoup.
Il fera beau, aujourd’hui, du moins le temps s’annonce bien. Si tu peux me faire sortir, peut-être qu’avec mon bain cela me fera du bien pour cette nuit.
Je t’aime mon Toto. Cela ne t’ennuie pas que je te le dise toujours avec la même foi et la même ardeur ? Mon âme n’a qu’une note en elle qui rend toujours le même son : amour. Pour faire une oreille indifférente, ce serait peut-être monotone, mais pour celui qui aime ou qui est aimé, ce doit être bien doux et bien harmonieux : JE T’AIME.
Il ne m’est pas défendu, je pense, de baiser vos pieds, vos jambes, vos bras, vos mains, votre front et votre jolie petite bouche rose. Aussi je m’en donne à cœur joie. Et vous n’avez qu’à vous bien tenir, ce sera encore bien pire quand je vous tiendrai pour de VRAI.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16328, f. 253-254
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette

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