Paris, 2 septembre [18]77, dimanche matin
Mon bien-aimé !
Mon bien-aimé !!
Mon bien-aimé !!!
Je t’adore, sois béni.
J’espère que Mariette aura pensé à te dire que la table est libre pour toi toute la journée, tout le monde déjeunant à la campagne aujourd’hui… [1]
Je te vois si peu, mon grand petit homme, en dehors de nos soirées officielles, que je n’ai pas eu le courage de sacrifier mon lundi à la famille Lesclide. D’ailleurs ce petit extra va finir bientôt, hélas ! dès que les vacances finies ramèneront notre personnel quotidien. C’est pourquoi je défends avec tant d’âpreté les quelques jours qui me restent encore d’ici là. Je regrette que tu n’aies pas eu comme moi tout à l’heure le spectacle de Petit Georges allant à la gare, le sac aux provisions au dos et Mme Chenay traînant un cabas aussi gros qu’elle, ce qui n’est pas beaucoup dire. Tout cela très gaîment, ce que je comprends. Surtout si tu étais de la partie et moi zavecque. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 239
Transcription de Guy Rosa