29 septembre 1868

Bruxelles, 29 septembre 1868, mardi matin, 9 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, je suis contente si tu as bien dormi et heureuse si tu m’aimes, comme je l’espère. Moi, j’ai un peu dormi, je me porte bien et je t’adore. Voilà tout ce que j’ai à t’offrir ce matin. Il fait un temps ravissant et je compte en profiter pour aller tout de suite après déjeuner demander à M^me Berru si elle peut venir avec moi pour mes achats de linge ou tout au moins m’indiquer le magasin où il y a plus de choix et moins de tromperie. Le temps presse, même en ne partant que dans le courant de la semaine prochaine, à cause de la nécessité de faire ourler, surjeter^a et marquer toutes ces choses pour pouvoir les emporter sans observations de la part de la douane anglaise. Cela étant, il faut s’y prendre tout de suite et c’est ce que je vais faire. Je m’arrangerai pour être rentrée à deux heures. Pense à moi pendant que je t’aime de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 271
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « surgetter ».