Paris, 30 juillet 1881, samedi, midi ½
Cher bien-aimé, pendant que tu achèves tes ablutions et ta toilette moi je boucle ma journée par ce qui aurait dû la commencer, par ma chère restitus ; mieux vaut tard que jamais, heureusement pour mon cœur qui se trouverait bien penaud s’il en était autrement, étant donné mes embarras de ménage tous les jours que Dieu fait. Maintenant que nous allons être tout à fait abandonnés à nous-mêmesa, puisque le départ de Mme Lockroy est tout à fait décidé pour dans quelques jours, il va falloir régler notre petit train-train de vie de manière à ne pas trop souffrir de son absence et de celle de tes chers enfants. Il faudra tâcher de restreindre un peu la dépense de la maison en restreignant le nombre des invités. Enfin, mon grand bien-aimé, il faudra tâcher de mettre à profit les loisirs que te fontb la politique et le monde pour te reposer un peu en soignant ta chère santé qui est ma vie et ma joie. Je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 174
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette
a) « nous même ».
b) « font ».