Paris, le 6 janvier [18]72, samedi, 2 h. après midi
Mariette m’affirme que tu as bien dormi, mon cher bien-aimé. J’espère qu’elle ne se trompe pas. Je l’ai chargée de te faire souvenir d’inviter Pelleport à dîner pour ce soir. Si tu le vois [tantôt ?]. Décidément nous n’aurons aujourd’hui ni les Vacquerie ni les Meurice qui vont à Mademoiselle Aïsséb [1] ce soir. C’est grand dommage qu’on ne l’ait pas su assez [à] temps pour faire profiter quelques amis de la dinde archie truffée de Louis Mie. J’aurais pu même invitera Louis et sa femme à venir prendre leur part ce soir si j’en avais eu le temps. Je te demande pardon de jargonner comestible et goinfrerie pendant si longtemps. Aussi je passe sans transition de la basse-cour aux ruraux de Versailles pour m’enquérir où en est leur Vautrain [2] et si je peux enfin me [illis.] à l’espoir de ta non élection ? Dans 48 heures nous en aurons le cœur net. Le tout est d’attendre patiemment jusque là. En attendant j’ai mis de côté 95 F. pour ajouter aux 15 F. que tu as reçus hier pour Madame Charles ; de plus, j’ai payé la note de tes meubles 132 F. plus encore le mois d’Henriette 25 F. [illis.] je dois 200 F. à Suzanne et nous ne sommes que le six. Triste, triste, triste. Je me rabiboche en t’adorant.
Bnf, Mss, NAF 16393, f. 6
Transcription de Guy Rosa
a) « invité ».