Paris, 24 mai 1881, mardi matin
Cher bien-aimé, la joie de ta bonne nuit est tout attristée ce matin par la mort inattendue de ce pauvre M. Grenier [1] que tu tenais en si grande estime. Sa fille m’écrit une lettre navrée à laquelle je répondrai tantôt en te suppliant d’y ajouter un mot de condoléance attendrie et sympathique pour elle et pour sa mère. J’ignore dans quel état de fortune vont sec trouver ces deux malheureuses et intéressantes femmes mais je sais combien elles aimaient et combien elles étaient aimées de l’honnête et excellent homme qui vient de mourir presque subitement. Pauvres femmes. Puisque te voilà, mon doux adoré, je clos ici ma chère restitus en te bénissant et en t’adorant.a
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 113
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette