Paris, 24 nov[embre] [18]79, lundi, retour des enfants [1]
Cher bien-aimé, je te donne mes tendresses par surcroît maintenant que tu as tes adorables petits auprès de toi pour t’aimer, te vénérer, t’admirer et t’adorer comme moi-même. Aussi, mon gribouillis n’est que pour satisfaire mon égoïsme, quitte à reperdre ma place au plus près de ton cœur dès que les premiers moments de bonheur auronta repris leur niveau naturel. « C’est bête comme tout ce que je te dis là » [2] mais le fait est que je suis si heureuse de ta joie que je ne sais plus où j’en AI [3].
La beauté de Georges s’affirme de plus en plus avec la santé et celle de Jeanne ne laisse rien à désirer non plus queb son frère. M. Lockroy me paraît aussi, lui, rayonnant de santé. Ainsi que Mme Lockroy [4]. Donc soyons heureux et remercions Dieu de nous donner tout ce bonheur.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 284
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « aurons ».
b) Le mot « que » est répété deux fois sur le manuscrit.