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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 20 nov[embre] [18]79, jeudi matin, 8 h.

Je te donne mon bonjour aussi blanc que le temps mais plus chaud, Dieu merci, car il fait un froid d’ours polaire ce matin. Tu feras bien, mon cher bien-aimé, de rester sous ton édredon ce matin le plus longtemps que tu pourras et de te faire faire un bon feu flambant car il neige et il gèle tout à la fois en ce moment. Nos pauvres petits voyageurs [1] n’ont qu’à bien se tenir pour ne pas rapporter de rhumes et d’engelures dans leurs bagages. Je voudrais déjà les savoir ici clos et couverts… de tes caresses et des miennes. Les derniers jours d’attente comme les premiers jours d’absence semblent toujours les plus longs ; aussi ceux qui nous restent encore jusqu’à leur rentrée dans nos murs me paraissent interminables. Pour me faire prendre patience, je t’aime de tous les amours possibles et impossibles que mon cœur invente et multiplie pour les besoins de ma cause sans s’interrompre et sans se lasser jamais. Tu le vois par la persistance invincible de mes gribouillis et l’accroissement de mon admiration et de mon adoration pour toi.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 281
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Le 10 août, Lockroy, qui a épousé Alice Lehaene, veuve de Charles Hugo, en 1877, est parti pour l’Italie pour des raisons de santé. Le couple a emmené avec lui Jeanne et Georges, les deux petits-enfants de Victor Hugo, qui souffre beaucoup de cette absence.

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