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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bruxelles, 23 septembre [18]67, lundi matin, 8 h.

Ton rhume va-t-il mieux, mon cher bien-aimé ? As-tu passé une bonne nuit et m’aimes-tu ? That is the questions qui me tiennent au cœur et dont je n’aurai les réponses que bien tard dans la journée, hélas ! En attendant, moi, j’ai dormi comme un noir, je me porte comme un loup et je t’aime comme un chien.
À propos de chien, Suzanne s’est misa dans la tête d’emporter un petit chat tout frais éclos dans l’hôtel hier sous prétexte que c’est un vrai Gora [1]. Ce caprice félin demande réflexion, surtout pour la pauvre petite bête qu’il faudra arracher des tétés de sa mère avant l’âge et surtout avant qu’il ait assez de force pour supporter le voyage. Tout cela demande de la réflexion et de la raison, deux choses dont la susdite Suzanne ne regorge pas. J’espère pourtant lui faire changer d’avis d’ici à notre départ en lui promettant monts et Stamboul dans un avenir prochain. Je vois avec plaisir que notre gros ami Berru aura beau temps pour sa partie d’Ostende aujourd’hui. Quant à moi, je marcherai peut-être un peu après déjeuner en t’attendant. Et je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 235
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « s’est mise ».

Notes

[1Juliette veut dire : « un vrai angora ». Elle continue le jeu de l’aphérèse en évoquant « Stamboul », probablement pour « Istanbul ». Y aurait-il un second niveau de jeu entre Angora, ville d’origine de ce type de chat, en Turquie, et Istanbul, capital de la Turquie au XIXe siècle ?

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