Guernesey, 4 juillet [18]67, jeudi matin, 7 h.
Je te guettais, mon cher adoré, et j’ai réussi à te voir au moment où tu attachais ta serviette au coin de ta balustrade et sous la pluie. Je te remercie avec attendrissement pour la peine que tu prends tous les matins, quel que soit le temps, de me donner ce petit bonjour en l’air. Tu es bon et grand presque dans les plus petits détails de l’amour. Je t’adore. Je me suis aperçue hier au soir en entrant dans ma chambre que tu avais laissé tomber une lettre adressée à M. A. Blondeau entre ma table et le grand meuble. Je me suis empressée de la faire porter à la poste ce matin et avant toute chose par Suzanne. Donc il n’y aura aucun retard ni aucun dommage pour toi d’abord, et pour M. Blondeau ensuite. Je suis bien contente que la pauvre petite Lux aille mieux. J’espère qu’elle profitera de ce répit pour devenir la centenaire des [toutes [1] ?], ne fût-cea que pour épargner un gros chagrin à son cher petit maître. C’est un exemple que je m’efforce de lui montrer et dans le même but pour toi. Je veux vivre à tes pieds tout le temps que tu vivras en ce monde et rayonner sous tes ailes pendant l’éternité.
BnF, Mss, NAF 16388, f. 177
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « ne fusse ».