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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 novembre 1862, dimanche, 3 h. ½ après midi

Mon cher bien-aimé, je sais que tu travailles et que tu n’as pas le temps de penser à moi ni même à la promesse que tu m’as faite de me donner à COPIRE aujourd’hui. Je ne t’en veux pas de cet oubli, mais je le regrette parce que voilà le plus beau de la journée passé à rien faire d’utile pour toi. Il est vrai que tu as ta petite collaboratrice [1] qui me coupe la copie sous la plume et le nez depuis longtemps, ce qui fait que tu te fiches pas mal de mes pattes de mouches à présent. Je n’ose pas te dire que j’en suis fâchée parce que je sens mon insuffisance de plus en plus flagrante, mais je n’en suis que plus triste en songeant au bonheur qui m’échappe sans espoir de le rattraper jamais quand bien même tu me donnerais par-ci par-là quelques lignes de consolation à copier. Quoi que tu fasses, mon pauvre trop aimé, je ne suis plus qu’une cinquième vieille roue à ton génie et la moindre Victoire te rendra plus de services que tout mon dévouement cacochyme. C’est égal, je t’aime comme au plus beau temps de mon amour et de ma jeunesse. Je t’adore.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 241
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Victoire Étasse et Julie Chenay sont employées à la copie par Hugo depuis l’année précédente. Jusqu’alors, Juliette était sa seule copiste.

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