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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 3 mars 1855, samedi soir, 5 h. ½

Au clair de la lune, mon ami Toto, prête-moi ta plume pour t’écrire un mot : ma chandelle n’est pas encore allumée et je vous écris à la lueur de mon âme, sans le moindre inconvénient, car mon amour n’a ni envers ni endroit (je vous défends d’ajouter : ni queue ni tête).
Il paraît que vous continuez vos conversations criminelles [1] avec la belle dame [2] de l’autre monde et que vous me trouvez trop matérialiste (lisez stupide) pour me faire confidence de vos dialogues sibyllinsb avec votre esprit familier ? Eh bien, vous avez tort, parce que tout ce que vous croyez, j’y crois, parce que tout ce qui vous occupe m’intéresse, tout ce que vous aimez en dehors de moi et des limites de la famille, j’en suis jalouse et je m’en inquiète. Vous voyez donc bien que j’aurais autant de droit à savoir vos secrets et à pénétrer dans vos mystères que les simples curieux et les indifférents. Ah ! vous voilà ! tant mieux ! J’aime mieux cela que les fantômes.

BNF, Mss, NAF 16376, f. 94-95
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa
[Souchon, Blewer]

b) « sybillins ».

Notes

[1« Conversations criminelles » signifie « relations adultères ».

[2La Dame blanche s’exprime par la table le 1er mars. Victor Hugo retranscrit cette conversation dans les procès verbaux, CFL, t. IX, pp. 1456-1459.

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