Paris, 10 avril 1882, lundi matin, 8 h. ½
Cher bien-aimé, je me suis fortement indulgée [1] ce matin car je sors seulement de mon lit dans lequel j’avais cependant dormi presque toute la nuit. Aussi vais-je me trouver quelque peu en retard pour le toutounage du ménage. Je ne m’en inquiète pas autrement puisque ma restitus n’en souffre pas. Et à ce sujet, est-ce que tu ne lui feras pas l’honneur d’un petit salut demain en faveur dea mon vieux anniversaire ? J’y compte au risque de voir mon désir déçu mais tu es si bon que tu ne voudras pas me faire ce chagrin, j’en suis sûre. Léon Say t’écrit de Bordighera, où il est en ce moment, qu’il vient, sur ta recommandation d’accorder à la vieille amie de Pelleport un bureau de tabac de neuf cents francs par an au lieu de celui de six qu’elle avait déjà. Sa lettre est tout-à-fait courtoise et charmante, ce qui redouble mon estime et ma sympathie pour lui. Cher adoré, n’oublie pas que j’en attends une encore plus charmante de toi demain [2].
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 49
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « d’un ».