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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 avril 1882

Paris, 3 avril 1882, lundi matin, 7 h.

Cher bien-aimé, il m’est doublement doux de commencer ma journée par le mot je t’aime ; mot qui fait chaque jour le tour du cadran de mon cœur. « C’est bête comme tout ce que je te dis là » [1] mais ma foi, tant pis, je ne le retire pas car s’il me fallait retirer de mes gribouillis toutes les bêtises qu’ils contiennent il ne resterait plus rien que mon amour ce qui ne serait peut-être pas gai pour toi. Décidément ! je me suis trompée hier en t’indiquant séance au Sénat pour demain. C’est-à-dire dans un mois, mardi, 2 mai, à deux heures. Nous voici donc à la tête de trente et un jours de congé dont, hélas ! tu ne profiteras que pour travailler sans relâche d’après l’engagement que tu as pris de publier Torquemada à la fin de mai. Pour ma part je ne m’en plaindrais pas, si je ne craignais pour toi un excès de contention d’esprit et une grande fatigue. Puissé-jea me tromper, c’est tout ce que je désire. En attendant confions-nous à Dieu et redoublons d’amour, cause de tout bonheur et de toute santé, puisque c’est la vie même du corps et de l’âme. Aimons-nous, aimons-nous, aimons-nous. Je t’en donne l’exemple en t’adorant.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 44
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

a) « puissai-je ».

Notes

[1Citation de Ruy Blas, où don César, à l’acte IV, dit cette phrase au laquais.

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