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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 27 février 1882, lundi midi

Grâce à Dieu, mon grand bien-aimé, ta chère fête d’hier s’est admirablement passée, ici et sur tous les points de Paris [1]. Cela n’a rien d’étonnant quanda on sait à quel point tu es admiré, vénéré et adoré par cette exquise population si ardente et si intelligente. Je n’ai pas attendu jusqu’à tantôt pour lire le compte-rendu de cette touchante fête dans Le Rappel. Vacquerie en parle avec un enthousiasme attendri qui va au cœur. On sent qu’il t’admire et qu’il t’aime profondément comme on doit t’aimer quand on te comprend. Tantôt je passerai la revue des journaux que nous recevons, si tu m’en laisses le temps, toutefois, car tu as séance au Sénat aujourd’hui. Il est vrai que Corbon a dit que tu pouvais te dispenser d’y assister. Depuis hier j’ai ma chère petite lettre [2] sur mon cœur et chaque fois que je la touche et que je la lis il me semble qu’elle palpite et qu’elle me répond comme une personne vivante. Cher adoré, sois béni de me l’avoir donnée. Je ne peux pas t’aimer plus que je ne fais puisque j’y mets toutes les forces de mon cœur et de mon âme qui t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 11
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette


a) « quant ».

Notes

[1Pour fêter les 80 ans de Victor Hugo, plusieurs manifestations publiques sont organisées, dont Auguste Vacquerie rend compte le lendemain dans Le Rappel. La Comédie-Française donne une représentation gratuite d’Hernani, à laquelle assiste Victor Hugo, acclamé. À la fin du spectacle, on apporte son buste sur scène, et Mounet-Sully dit « L’Anniversaire », poème de circonstance de François Coppée. La Gaîté, le même soir, donne l’adaptation théâtrale de Quatrevingt-Treize par Paul Meurice. Après le spectacle, parmi les comédiens réunis autour du buste de Victor Hugo, Mme Laurent lit des vers d’Eugène Manuel. À l’Odéon, Paul Mounet lit des vers de Louis de Gramont. Une fête est organisée au domicile de Victor Hugo, au cours de laquelle Émile Blémont lui offre un bronze, au nom du comité organisateur de la fête de l’année précédente.

[2Lettre datée du 26 février que le poète a adressée à Juliette en écho à la sienne et qui se termine par ces mots : « Aimons-nous à jamais, en nous, en Dieu, et en nos anges. Je t’adore. » (Jean Gaudon, édition citée, p. 276.)

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