Guernesey, 4 fév[rier] [18]63, mercredi soir, 5 h. ¾
Je n’ai plus qu’un peu de patience à avoir, mon cher adoré, pour te donner le temps d’arriver car voici l’heure de ton dîner et il ne fait pas assez beau pour aller sur la montagne en ce moment. Sans compter que je t’ai à peine entrevu ce matin et que nous ne serons pas seuls ce soir. Ah ! te voilà, je suis au comble de mes vœux !
7 h. ¼
Toi, aussi, te voilà [illis.] renrhumé, mon pauvre bien-aimé ? C’était bien la peine que je me guérisse si vite si tu devais recommencer si tôt. Encore si je pouvais agir sur toi comme tu agis sur moi : par la persuasion et par les BIBELOTS, ce ne serait que demi mal et je te comblerais dès ce soir de tous mes penaillons les plus exquis et de mes recommandations les plus convaincantes. Malheureusement tu n’es pas sous mon influence ZA [1] comme moi sous la TIENNE, ce qui me fait craindre que tu ne persistesa trop longtemps dans ton enchifrènementb, ce dont je serais très malheureuse. Mon cher petit homme, si tu m’aimes prouve-le-moi en te guérissant tout de suite.
BnF, Mss, NAF, 16384, f. 31
Transcription de Chantal Brière
a) « persiste ».
b) « enchiffrènement ».