Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1879 > Mai > 2

Paris, 2 mai [18]79, vendredi matin, 7 h.

Brrronjour, mon grand petit homme, mais je ne te conseille pas de mettre le nez hors de tes couvertures si tu tiens à conserver un peu de chaleur… animale. Quel temps ! quel froid ! quelle pluie ! quel genou ! quelle rage ! quelle bosse ! quel Rack ! mâtin ! quelle matinée ! on ne grelotterait pas pire en Laponie.
J’attends des nouvelles de ta nuit pour savoir si j’y trouverai de la compensation à la mienne. Jusque là je me permets de la trouver mauvaise à tous les points de vue. Heureusement que cela n’empêche pas les souscriptions pour les pauvres amnistiés d’aller leur train ainsi que tu pourras le voir par un nouveau mandat-poste de 190 F. envoyé par les républicains de la commune de La Valette, dans le Var, produit d’un concert donné par eux. L’envoi est accompagné d’une lettre bien touchante dans laquelle on te prie de vouloir bien en accuser réception toi-même afin que ton autographe soit conservéa précieusement dans les archives de la commune. Ambition tendre et vénérable que je comprends de reste, et à laquelle je m’associe, moi, qui fais état de t’adorer comme un dieu. À preuve que je baise la trace lumineuse de tes chers petits pieds.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 117
Transcription de Chantal Brière

a) « conservée ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne