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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 25 janvier [18]79, samedi matin, 9 h.

Cher bien-aimé, je suis consternée en pensant à la nuit inévitablement mauvaise que tu as dû passer avec cette clepsydre improviséea dans ton plafond et à travers tes précieuses tentures. C’est un véritable sinistre qui menace de s’étendre à toute la maison si on ne parvient pas à y remédier sérieusement dès ce matin. Au dire des ouvriers ce joli hôtel que nous habitons n’est qu’un trompe-l’œil fait et bâti au point de vue de la spéculation extra pacotille. Le fait est qu’il est impossible d’en trouver un qui s’en aille plus à vau-l’eaub que celui-ci. Et il paraît avéré que Mme de Nar [1] l’a fait bâtir à forfait, forfait est le mot juste, cette fois, pour le revendre, elle ne l’a loué que faute d’acheteur. Cette façon de spéculer n’est pas neuve et encore moins consolante pour nous qui en sommes les victimes. Mais tout cela n’est pas plaie mortelle tant que tu te porteras bien ainsi que ta Petite Jeanne et ton Petit Georges et leur charmante mère et tant que tu m’aimeras. Pour ma part je consens à cette belle étoile-là le reste de mes vieux jours.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 26
Transcription de Chantal Brière

a) « ce clepsydre improvisé ».
b) « veau l’eau ».

Notes

[1Mme de Nar-Bey ou princesse de Lusignan.

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