Paris, 7 janvier [18]79, mardi matin, 6 h.
Quelle qu’aita été ta nuit, mon grand bien-aimé, je t’envoie du fond de mon cœur des paroles de paix, de repos et d’amour ; je souris à ton rêve et je le bénis. Dors, je prie pour toi, je t’adore. Peut-être moi-même me recoucherai-je après t’avoir écrit pour essayer de rattraperb une heure ou deux de sommeil de rabiot qui fasse compensation à ma blanche nuit. Cela est d’autant plus nécessaire qu’il fait un froid de loup, que je n’ai pas de feu et que je ne veux pas faire lever Henriette si tôt pour m’en faire. Donc nécessité de se composer un pionçage de pièces et de [morceaux ?] en attendant le grand jour.
Mon pauvre adoré, il faut absolument que je te fasse souvenir que tu as beaucoup de lettres importantes en souffrancec auxquelles il est indispensabled de répondre. Je te fais penser aussi à envoyer ton don annuel aux pauvres de ton arrondissement nouveau. Le retard doit être mal interprété et diminuer d’autant la reconnaissance qui doit t’en revenir. Je te bourdonne tout cela en grelotant autour de ton coche et je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16400, f. 7
Transcription de Chantal Brière
a) « Quelqu’ait ».
b) « rattrapper ».
c) « souffrances ».
d) « indispensables ».