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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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25 décembre [1848], lundi après-midi, 3 h.

Je ne t’avais pas écrit ce matin, mon doux adoré, parce que je voulais aller à la messe de bonne heure. Je ne le regrette pas puisque j’ai eu le bonheur de te voir et que je pourrai constater deux fois de plus par mon admiration et par mon adoration les deux nouvelles bonnes actions que tu as faites aujourd’hui. Je ne t’en remercie pas parce que ce serait bête. Je t’en aime des millions de fois plus, ce qui m’est bien facile. J’espère que tu vas revenir tout à l’heure, mon cher petit ripailleur ? C’est bien le moins que je me réveillonne moi-même dans le bonheur de vous voir. Si vous ne veniez pas ce serait atroce et vous ne mériteriez pas une seule goinfrerie d’ici à l’année 2848. En attendant, je suis toute seule comme un pauvre chien avec son chat. Suzanne est allée porter la lettre à sa cousine. Dieu sait quand elle reviendra. Je n’ai pas la moindre fricassée de faite et j’ai déjà une faim horrible. Vous voyez que la situation n’est rien moins que comique et que j’ai bien besoin de croire à votre retour pour ne pas la trouver lugubre. Je vous baise sans BOUDIN.

Juliette

Collection particulière, MLM (Paris), 64314
Transcription de Gérard Pouchain

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