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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 février 1858

Guernesey, 28 février 1858, dimanche, 9 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, santé, bonheur et joie avec. J’espère que tu as bien dormi toute la nuit et que rien ne t’empêchera de m’aimer un peu chemin faisant et à ce sujet, je te fais souvenir que nous avons RENDEZ-VOUS demain pour un good bain si tant est qu’on puisse en avoir un qui ait le sens commun. Mais le bon de cette tremperie ce sera le trajet, aller et retour, de compagnie. C’est là-dessus que je compte pour me faire tout le bien possible. En attendant, je fais vie qui dure, dans mon coin en me plaignant de tout et de partout, et de bien autre chose comme il convient à une pauvre vieille Juju qui ne sait à quelle douleur entendre ni à quelle migraine se vouer. Depuis trois jours, j’en ai une de migraine, qui me surabrutit. J’attribue tout cela au printemps. En attendant que je le mette sur le compte de l’été et VICE VERSAILLES pour l’automne et l’hiver car les saisons ont bon dos.
Mon cher petit homme, pardonne-moi cette stupide restitus en faveur de l’intention qui est de te dire que je t’aime plus que jamais et que tu es la vie de ma vie et l’âme de mon âme et que je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 46
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette


Guernesey, 28 février 1858, dimanche, 3 h. après midi

Il n’y a pour moi ni fête ni dimanche qui te fasse venir plus tôt auprès de moi et y rester davantage que les autres jours.
Aujourd’hui, cependant, j’avais espéré que le froid et la solitude de ta maison t’amèneraient de bonne heure chez moi et j’avais préparé dans cette bonne pensée un grand feu dans ma cheminée et une grande flamme dans mon âme. Tous ces beaux préparatifs ne m’ont servi de rien jusqu’à présent et je commence à croire que je ne te verrai pas avant six heures, heure de la gamelle. En attendant, je repasse en pensée mon mauvais rêve d’il y a deux jours. Ah ! Mais, on dirait que vous voilà. Réparation d’honneur et d’amour si tant est que ce soit lui qui vous fasse venir.

5 h. 

Tu as eu tort de t’en aller, mon cher bien-aimé, si tu pouvais faire autrement pour ton travail, car les Prévéraud sont partis tout de suite après toi. Mais tu serais bien gentil de revenir bien vite pour avoir le temps de réchauffer tes quatre petites pattes avant de dîner. Quant à moi, je t’attends feu dessus et dessous.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16379, f. 47
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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