DORVAL Marie, pseudonyme de Marie Delaunay (1798-1849). Enfant de la balle, elle commence sa carrière très jeune. A quinze ans, on la marie à Allan Dorval, qui meurt cinq ans plus tard, et dont elle a deux enfants. Elle joue en province avant d’être engagée en 1818 à la Porte-Saint-Martin. En 1827, elle remporte un grand succès dans Trente ans ou la vie d’un joueur, de Ducange et Goubaux, avec son partenaire Frédérick Lemaître. En 1829, elle épouse le journaliste Jean-Toussaint Merle. Elle s’engage dans le combat romantique en créant de nombreux rôles pour Hugo, Dumas, Vigny, dont elle est la maîtresse à partir de 1832. Elle forme plusieurs duos avec Frédérick Lemaître, avec qui elle joue en osmose. Ses plus grands rôles sont Adèle d’Hervey dans Antony de Dumas, Marion de Lorme qu’elle crée à la Porte-Saint-Martin en 1831, Kitty Bell dans Chatterton de Vigny en 1835, Catarina dans Angelo Tyran de Padoue la même année, et Tisbe dans la même pièce l’année suivante. En 1838, à la reprise d’Hernani à la Comédie-Française, elle joue le rôle de doña Sol, qu’avait créé sa rivale Mlle Mars. En 1843, Hugo songe à elle pour la Guanhumara des Burgraves, mais elle y met comme condition son engagement à la Comédie-Française, qui lui est refusé. Elle joue dans la Lucrèce de Ponsard. En 1844, elle joue le rôle de Jane, qu’avait créé Juliette Drouet, lors de la reprise de Marie Tudor à l’Odéon. Elle remporte un de ses derniers grands succès dans Marie-Jeanne ou la femme du peuple d’Adolphe d’Ennery en 1845, et finit sa vie dans la misère et l’affliction après la mort de son petit-fils. Juliette Drouet éprouvait à son égard une grande jalousie.