Guernesey, 24 sept[embre 18]78, mardi matin, 6 h.
Cher bien-aimé, je désire que mon bonjour te soit doux, souriant et tendre, aussi je le prends dans mon souvenir le plus heureux, dans la confiance religieuse de mon amour pour toi et dans la sublime espérance de mon âme en notre éternité. Sois béni dans tous ceux que tu aimes et que j’aime. J’espère que rien n’empêchera notre cher Paul Meurice et ses charmantes filles de venir demain [1], et j’espère aussi que Mlle de Saint-Victor décidera son père à rester quelques jours de plus parmia nous. En attendant, il faut tâcher de lui faire faire une very good promenade tantôt, la promenade de l’étrier, dont il gardera le souvenir parmi des meilleurs. Quant à moi, dussé-jeb horripiler ton apathie dédaigneuse, je recommanderai à ton cocher de nous mener aujourd’hui dans les endroits PARTICULIÈREMENT BEAUX. Et puis fâchez-vous si vous l’osez. Je vous adore.
Monsieur
Victor Hugo
Hauteville House
Syracuse
Transcription Gérard Pouchain
[Barnett, Pouchain]
a) « parmis ».
b) « dussai-je ».