Paris, 21 juin [18]78, vendredi soir, 4 h.
J’espère, mon pauvre grand bien-aimé, qu’on ne te laisse pas chômer longtemps et c’est à qui mettra ta gloire en coupe réglée pour le plus grand profit de l’humanité et du progrès et pour le triomphe particulier de chacun de nous, de nos grandes et de nos petites passions. Pendant que tu dirigesa là-bas le Congrès littéraire international [1] il est arrivé ici une lettre collective [2] signée en premier par Louis Blanc et en dernier par le général Wimpffen, en tout 27 noms parmi lesquels les deux Pelletan, Schœlcher, [Lassowe ?], les deux Blanc, Hamel, [Talandier ?], Barodet, Crémieux, Sigismond Lacroix, etc. etc., rédaction tout à fait officielle et respectueuse. Je ne sais pas comment tu t’en tireras pour satisfaire les signataires de cette adresse et toi-même mais cela me semble à première vue assez difficile. Heureusement que tu es habitué à vaincre avec honneur toutes les difficultés qui se présentent à toi ce qui fait que je ne m’inquiète pas outre mesure de celle-ci.
Cher bien-aimé, je pense à toi et à ma pauvre Claire [3] et à toutes les chères âmes qui nous ont quittées et je vous souris à tous et je vous bénis tous de toute mon âme.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 164
Transcription de Chantal Brière
a) « dirige ».