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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 janvier [18]68, vendredi matin, 8 h. ¾

Je pense avec horreur et avec remords, mon pauvre bien-aimé, que tu as pris la peine de venir accrocher ton cher petit signal dans cette neige et sous ce vent carabiné par bonté pour moi. Je te supplie de ne pas prendre cette peine tant que durera ce froid inhumain car le moindre mal qui puisse en résulter pour toi c’est un gros rhume dont la pensée me fait horreur. Ainsi, mon cher petit homme, je vous défends de sortir de votre coquille chaque fois qu’il fera le temps de ce matin, MÂTIN ! J’espère que tu as eu une bonne nuit malgré cette température sibérienne. Quant à moi, j’ai dormi de pièces et de… rhumatismes, mais enfin j’ai dormi, c’est tout ce qu’il faut.
J’admire le courage de Mme Chenay allant au bal de son médecin pour lui complaire. Risquer de se faire crever pour montrer son SAVOIR-VIVRE à son SURGEON [1] guernesiais me paraît le comble de l’élégance. Heureusement qu’il n’en esta rien et que c’est bien pour son petit amusement particulier qu’elle se paie cette petite onglée des pieds à la tête. Chacun prend son plaisir où il le trouve. C’est pour cela que je désire ne pas te quitter jamais pour ne pas interrompre mon bonheur.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 3
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « il n’en n’est ».

Notes

[1« Chirurgien » en anglais.

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