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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 juillet 1856, dimanche après-midi, 2 h.

Je me dépêche de sauter à ton cou, mon cher petit homme, car j’ai à écrire comme un nègre toute la journée à tous ces stupides gens de Paris. Aussi, je me hâte de te donner mon cœur en bloc pour me mettre à la besogne tout de suite. Comment vas-tu avec ce vilain temps-là, mon cher petit homme ? Moi, je ne vais pas du tout et j’ai par-dessus tous mes malaises la crainte de ne pouvoir bouger ni pieds ni pattes au premier moment et avant le retour de Suzanne. Cette pensée ajoutée à de véritables souffrances ne me fait pas rire, tant s’en faut. Cependant, je ne suis pas triste, mon doux adoré, et je te souris à travers tous les ennuis qui me tiraillent. J’espère qu’on a joliment bien fait de couvrir MA maison hier. Sans cette précaution, Dieu sait ce qu’elle aurait absorbé de pluie aujourd’hui. Je voudrais déjà y être installée, au risque de l’être avant toi et même d’attrister cette pauvre Mlle Boutillier, laquelle me verra partir avec un vrai regret, elle me le disait encore ce matin avec des larmes dans les yeux, cette pauvre vieille bonne créature. Quant à moi, cela me fera aussi quelque peine mais le bonheur de me rapprocher de toi l’emporte sur toutea autre chose et me rend presque égoïste. Je l’avoue et j’avoue encore que je n’aime que vous seul dans ce monde et que j’en suis bien aise.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 194
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

a) « tout ».

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