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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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12 juin 1856

Guernesey, 12 juin 1856, jeudi après-midi, [2 h. ?]

Cher adoré, je n’ai pas pensé à te dire hier que j’irais au bain aujourd’hui. À force d’ajourner cette cérémonie je me trouve à la limite extrême de la propreté ; encore un peu et je pourrais servir de spécimen comme peigne guernesiais. Le temps a beau être à l’orage, mes draps blancs sont tirés il faut que je boive mon bain [1]. Je laisserai ma clef chez Mlle Boutillier dans le cas où tu viendrais auparavant moi. Du reste aucune nouvelle du bail ni de personne [2]. Cet empressement ébouriffant s’est arrêté court avant d’avoir commencé. C’est peu de chose mais c’est fort agaçant à distance. Je viens de payer Mlle Boutillier, ce soir ou demain je paierai Forward. Quant à toi, mon adoré, si tu pouvais trouver le temps de voir l’autre vieille propriétaire et terminer quelque chose avec elle cela me ferait grand plaisir [3]. Encore une bonne petite soirée passée ensemble mais mon Dieu que c’est court et combien il faut attendre longtemps pour en avoir une autre. C’est égal je suis bien heureuse même comme cela et je t’aime comme si ta vie en dépendait. Je baise tes quatrea petites pattes blanches.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 169
Transcription de Chantal Brière

a) « quatres ».

Notes

[1Jeu de mot qui détourne le proverbe : « Quand le vin est tiré, il faut le boire ».

[2Il s’agit de la résiliation du bail de son logement parisien puisque Juliette déplore les problèmes créés par la distance.

[3Juliette est à la recherche d’un nouveau logement.

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