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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 octobre [1838], samedi après-midi, 1 h.

Vous m’avez très bien définiea et peinte en pieds dans le beau vallon de l’[illis.], c’est tout à fait ça et vous êtes un grand Toto.
Pauvre petit homme adoré, c’est bien vrai que vous rajeunissez et que vous embellissez tous les jours, aussi je vous aime autant, et plus que le premier jour.
Vous devriez bien, mon Toto, tâcher de me faire sortir un peu ; j’ai mal à la tête, beaucoup, et vraiment cela tient au défaut absolu d’exercice.
Je viens d’écrire à Carcel et au marchand de vin, aussi demain j’espère n’avoir plus un sou de tout l’argent que tu m’as apporté cette nuit, et que tu as eu tant de mal à gagner. Aussi mon pauvre adoré, je suis décidée (si cela se peut) à te faire faire l’affaire du manchon à mon nez et à ma barbe, ce qui vaudra toujours mieux que de te crever les yeux. Ainsi, c’est dit.
[illis.] nous ont joliment [illis.] ce matin, c’est qu’aussi c’était très RESSEMBLANT et très amusant QUEL BONHEUR !!!
Maintenant, quand vous verrai-je mon amour ? Je n’ose pas entrer trop avant dans cette question, parce qu’alors je perdrais toute ma gaieté. Je t’aime mon Toto.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16336, f. 67-68
Transcription d’Élise Capéran assistée de Florence Naugrette

a) « défini ».


20 octobre [1838], samedi soir, 5 h.

Je me suis mis dans la tête que tu devais me faire sortir, et je me suis habillée en conséquence. Je crois que j’en serai pour mes frais de toilette, et qui plus est, je ne vous en voudrai pas.
J’ai cependant bien mal à la tête, mon cher petit homme. De plus, j’ai été obligée de tailler ma plume avec des ciseaux ! Voyez à quoi vous me réduisez, vilain petit homme.
J’ai fait un fameux nettoyage aujourd’hui de mes bric-à-brac (moi-même, je fais tout moi-même). Bien m’en prend car mes deux petites capsules d’argent sont ravissantes, elles reluisent comme tout, c’est bien fait.
Voici Jourdain qui prend la mesure de la chambre, il n’a encore rien vérifié de notre compte, c’est tout simple, on n’est jamais pressé de rendre gorge. Ce qui est bon à prendre et bon à garder, c’est encore assez vrai.
Jour mon petit o. Vous seriez bien i si vous veniez.
Bon, voici la faiseuse de corset, heureusement que j’ai de l’argent. Jour mon petit O. Je vous aime.
J’ai interrompu ma lettre un moment pour recevoir cette couturière. Vous êtes mon bijou ravissant et exquis, que j’aime et que j’adore. Le Jourdain m’a donné une adresse de marchand de tapis, c’est sur le boulevard à la Madeleine, tout prêt de MmePierceau, en y allant, nous passerons voir ça.
Je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16336, f. 69-70
Transcription d’Élise Capéran assistée de Florence Naugrette

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