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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 février 1856, samedi après-midi, 3 h.

Bonjour, mon trop bien aimé, bonjour. Je suis sous les armes et je t’attends toute âme dehors. Il vente frais mais le soleil est splendide, ce qui donne l’envie d’être heureux et d’errer sur la montagne, du moins voilà ce que j’éprouve. Quant à vous il est probable que vous êtes tellement enfoncé dans le travail que vous ne vous apercevez de rien, mais même du froid aux pieds et de la fatigue de votre pauvre chère caboche. Quand donc penserez-vous à prendre soin de vous, mon pauvre sublime piocheur ? Jamais, j’en ai peur, car plus vous travaillez et plus vous redoublez d’ardeur et moins vous tenez compte des soins de votre pauvre humanité. Je crois que vous voilà, non, c’est la stupide Suzarde et une oie, l’une portant l’autre à charge de revanche. Mon Victor adoré, je voudrais te faire de la chaleur avec mon sang et du bonheur avec mon amour. Je voudrais te soigner et te dorlotera à mon aise, c’est-à-dire de toutes mes forces. Je voudrais t’épargner tous les ennuis et toutes les souffrances de cette vie à force de t’aimer plus que tout au monde.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 38-39
Transcription de Chantal Brière

a) « dorlotter ».

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