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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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25 mai 1857

25 mai 1857, lundi matin 11 h ½

Je vous attends, non pas sous l’orme, mais sous mon parapluie, quoi qu’en dise le météorologique Gruta. Du reste, quant à moi, je me fiche du déluge, étant de la grande famille de Gribouille. Aussi je vous attends imperméablement et imperturbablement mais non impatiemment et je vous bâcle ma restitus entre deux eaux pour passer le temps. Vos huit livres sont tirées, il faut les boire, mon cher petit homme, dussions-nous rester à secb le reste de nos jours. Quant à moi, je ne demande que [illis.] et coffres. Cependant, il me semble que tu es déjà bien en retard pour ton expédition. Peut-être y as-tu renoncé pour aujourd’hui. Si je savais cela je me hâterais de tirer mes pauvres pattes de la prison de St Crépin dont ils s’arrangent si mal pour les mettre en liberté dans leurs pantoufles défoncées. J’espère que tu vas bientôt venir me dire ce que tu as décidé. Jusque là, je reste sous les armes et je t’aime à feu et à sang. Il est midi d’ailleurs et tes ouvriers vont aller dîner et te laisser respirer un peu. A tout à l’heure, mon adoré. Je t’aime de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 92
Transcription d’André Maget assisté de Florence Naugrette

a) « Grutte ».
b) « à secs ».

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