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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 17 février [18]72, samedi matin, 9 h.

Tout ira bien, mon cher bien-aimé, malgré l’insuffisance de quelques uns et les imperfections de quelques autres. Je suis sûre, maintenant que j’ai vu la répétition, que la représentation ira aux nues et que ce sera un succès croissant au fur et à mesure de chaque représentation, comme pour Lucrèce Borgia [1]. Je ne donne pas les raisons de ma prédiction, mais je les sens et je suis sûre de ne pas me tromper. Hélas ! c’est bien le moins que Dieu fasse diversion un moment aux terribles et douloureux événements qui traversent ta vie publique et privée depuis plus d’un an. Donc, mon cher adoré, honneur et gloire à ton Ruy Blas et apaisement à ton pauvre cœur déchiré. J’espère que tu auras eu quelques heures de sommeil malgré toutes les préoccupations agitantes de cette répétition ? Quant à moi l’excès de fatigue m’a fait dormir comme un plomb jusqu’à tout à l’heure. Il paraît que Guérin et le jeune Jean Aicard sont venus hier soir. Le dernier pour demander les places que j’ai inscrites mais qui sont loin d’être accordées. En ce moment passe maître Bigot, serviette sous le bras, inscrit aussi, lui, et probablement éliminé, du moins j’en ai peur. Que faire pour contenter tout le monde et les autres, les autres surtout ? Enfin, au petit bonheur. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 45
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Le 2 février 1870, Lucrèce Borgia avait été reprise à la Porte-Saint-Martin avec grand succès.

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