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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 23 janvier 1854, lundi après-midi

Je comptais presque tu viendrais me chercher pour sortir, mon cher petit homme, mais je vois que ce ne sera pas encore pour aujourd’hui. Loin de me révolter contre ma destinée, je l’accepte avec joie, en pensant au noble emploi que tu fais de ton temps loin de moi. Aussi, mon cher petit bien-aimé, je t’attends avec courage sinon avec patience et je t’aime absolument comme si tu étais là.
On dit, j’espère que cela n’est pas vrai, qu’on a assassiné un homme [1], un Français, sur la grève d’Azette en face ta maison. Les ouvriers qui travaillent au bâtiment ont raconté cela ce matin à la mère Land : si cela était, il me semble que cela ferait une autre rumeur dans le voisinage et que tu en aurais été averti et par conséquent que tu seraisa venu me tranquilliser, car, dans le premier moment, j’ai été très effrayée par cette lugubre nouvelle, surtout à cause de l’endroit si près de chez toi. Jusqu’à présent rien ne s’est confirmé et ne se confirmera je l’espère ou se réduira à quelque jersiais mort ivre ramassé dans quelque coin. En attendant, j’ai vu la citoyenne Guay qui ne va pas mieux, la pauvre femme. Hier au soir, j’avais un raout ou affluaient monsieur Collet et sa dame. Ils sont restés jusqu’à l’heure indue de dix heures. Vous voyez du reste que les plaisirs et le monde ne [dernière page manquante].

BnF, Mss, NAF 16375, f. 37-38
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Chantal Brière

a) « serai ».

Notes

[1Événement à identifier.

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