Paris, 28 janvier [18]77, dimanche matin, 10 h.
Bonjour, mon adorable grand bien-aimé, bonjour, sois béni. J’espère que tu as passé une bonne nuit, bien que je n’en aie aucune nouvelle, de ta nuit, Mariette ayant repris son service auprès de toi, à ce qu’il paraît, trouvant, avec raison peut-être, qu’on n’avait pas pris assez soin de toi pendant son absence. Toi seul peuxa savoir jusqu’à quel point sa critique est fondée. Quant à moi, je m’abstiens de toute opinion à cet égard, trouvant, d’ailleurs, qu’il vaut encore mieux cette jalousie dans le service que trop d’indifférence et de négligence de part et d’autre. Mon regret, je dirais plus justement mon chagrin, c’est de ne pouvoir pas être ton unique et dévouée servante toujours et en toute circonstance. Il fut un temps où je suffisais à tout ; maintenant je ne sers plus à rien qu’à t’aimer stérilement. C’est une des grandes humiliations des derniers jours de ma vie et je ne m’y résigne qu’avec l’espérance de reprendre dans la vie éternelle ma fonction de sollicitude active, pieuse et sacrée, et impérissable comme mon amour et comme mon âme qui t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 29
Transcription de Guy Rosa
[Massin]
a) « peut ».