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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 octobre 1861, jeudi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon doux adoré, bonjour je vous demande pardon, je t’aime. Une autrefois j’y regarderai à deux fois avant d’attaquer le citoyen Marquand et vous même, mon cher petit Toto, si digne de ce nom. Cher adoré, je te souris dès le matin ce qui équivaut à un milliona de tendresse et ce qui prouve combien je regrette de t’avoir rabroué hier, croyant jouer avec toi. Cela ne m’arrivera plus désormais surtout avec le bonhomme Marquand qui est trop bon guernesiais pour comprendre une plaisanterie un peu trop accentuée.
Comment vas-tu, mon adoré ? C’est par là que j’aurais dû commencer mon gribouillis car c’est encore ce qui me tient le plus au cœur que ta santé. J’espère que tu as passé une bonne nuit malgré ton étalage matinal. Je viens de m’apercevoir en me retournant que tu as mis tout ton lit dehors. J’espère que cela ne veut pas dire insomnie, agitation ni rien de mauvais. Quant à moi je vais toujours très bien et mes yeux n’attendent que la copire pour se guérir tout à fait. Tâche de penser à m’en apporter aujourd’hui pour que je me mette bien en train. Jusque là j’achève de remettre tout à flot dans ma maison et je t’aime par dessus bord. J’ai beau tourner mes yeux de votre côté je n’ai pas encore pu voir le bout de votre cher petit nez. Où se cache-t-il donc ?

BnF, Mss, NAF 16382, f. 114
Transcription de Florence Naugrette

a) « million ».

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