Paris, 12 juillet [18]77, jeudi matin, 10 h. ¼
C’est aujourd’hui, ce soir, l’inauguration des trois Nadara [1]. J’espère que rien ne clochera dans cette petite fête hospitalière et que nous pourrons lâcher tout sans courir les dangers d’une course entre ciel et terre. Chose plus importante, mon grand bien-aimé, c’est de régler le programme de ta fête qui aura lieu le 21, c’est-à-dire dans 9 jours. Je sais déjà par Lecanu que Paul Meurice reviendra tout exprès de Veules pour cela. Les Lefèvre et Vacquerie ont coutume aussi de te souhaiter ta fête au jour dit et je trouverais dur de ne pas y admettre le gentil Paul Foucher. En additionnant tous ces excellents amis, je trouve le chiffre six, ce qui fait la table complète. Cependant, si j’osais je te demanderais la permission d’inviter deux dévoués admirateurs en plus, les deux petits Koch [2], au risque d’être un peu à l’étroit. Tu y penseras et tu me diras si cela se peut. Je m’attarde dans toutes sortes de badauderies domestiques comme si je n’avais rien de mieux à faire, à commencer par la table de ton inventaire et à finir par ceci : Je t’adore. Sois béni.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 187
Transcription de Guy Rosa
a) « Nadard ».