Jeudi, 2 h. ½ après midi
Je ne t’écris que ce tout petit mot sur ce tout petit morceau de papier, parce que je ne veux pas attendre qu’on en ait été en chercher d’autre.
Je commence à croire que tu ne viendras pas me prendre pour sortir. Dieu sait que ce n’est pas la sortie que je regrette mais l’occasion d’être avec toi un peu plus tôt et un peu plus qu’à l’ordinaire. Cette fois, comme toujours, j’aurai été déçue dans mon espoir. Voilà ce que c’est que de compter sans son autre [1]. Heureusement que je n’ai pas besoin de ta chère petite personne pour t’aimer de tout mon cœur.
Juliette
[Adresse :]
À toi mon adoré
BnF, Mss, NAF 16324, f. 17-18
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette