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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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11 juin 1860

Guernesey, 11 juin 1860, lundi matin, 7 h. ¼

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour. Je viens de te faire une petite télégraphie tout à l’heure que tu n’as pas vu, occupé que tu étais de ta fenêtre, de tes souliers et de ta PUDEUR. J’espère que tu as passé une aussi bonne nuit que moi et que tu te portes bien de tous points. Quant à moi : JE VAIS DE CHARME, comme on dit dans ce pays-ci, mais je ne vois pas approcher sans une certaine émotion voisine de la tristesse, le moment où je te quitterai demain ; quelque courte que soit la séparation, c’en est une, et mon cœur ne s’y résigne pas sans peine. J’aurais préféré, comme toujours, être seule avec ton souvenir et pourtant je dois savoir gré à Kesler et à Mme Duverdier de leurs procédés obligeants. Mais je te répète, cela ne m’empêche pas de regretter mon doux isolement. Quant à toi, mon cher bien-aimé, je te recommande de prendre toutes les précautions mercredi pour éviter le mal de tête, le mal de gorge et un rhume, surtout étant forcé de parler haut et longtemps le soir. Il faudra emporter tes caoutchoucs ce soir pour le cas où il pleuvrait et ton gros paletot. Je te recommande aussi un peu de prudence et de ne pas te pencher comme tu fais hors du bord du bâtiment et puis je vous ORDONNE de m’aimer et de désirer me revoir le plus tôt possible.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 137
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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