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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 novembre [18]68, vendredi matin, 7 h. ¾

Je t’aime. Et puis je t’aime. Et puis encore ? Je t’aime. Et toujours je t’aime. Arrangez-vous-en comme vous pourrez mais je n’ai pas autre chose à vous donner car c’est le fond et le tréfondsa de ma pensée, de mon cœur et de mon âme. Comment ta nuit ? Bonne, n’est-ce pas ? Moi couci couça. Beaucoup de douleurs partout et mauvaise digestion. Mais le temps est si beau ce matin qu’il me fera vite oublier ma mauvaise nuit. Je ne te raconte ces maussaderies que parce que tu as la bonté de t’y intéresser et de l’exiger, autrement jamais je ne penserais à m’en plaindre. Je crois que le bon Pyrke est bien touché de ton hospitalité à tous les points de vue, non seulement de l’honneur d’être reçu dans ton intimité étroite, mais encore pour le butin politique et littéraire dont tu l’as si généreusement comblé. Je crois qu’il en tirera honneur et profit en le vendant à ses compatriotes le plus cher possible. J’en suis bien aise pour lui et pour Kesler qui me paraissent tous les deux assez près de leurs pièces. Toute cette bonté de ta part ne m’étonne pas car j’y suis habituée, mais elle m’attendrit toujours jusqu’au fond du cœur. Et je sens que je t’adore toujours de plus en plus.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 319
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « le tréfond ».

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