Guernesey, 19 juin 1868, vendredi, 2 h. ½ après midi
J’ai été prise tout de suite ce matin par les tracas du ménage et les margouillis [1] d’un bain dans une baignoire à claire-voie. Voilà pourquoi ma restitus est en retard ; mais mon cœur ne l’est pas et c’est l’essentiel. N’est-ce pas, mon adoré bien-aimé ? Il faut encore que je me dépêche si je veux me peigner à fond avant de sortir. Tout cela n’a aucune importance, par le fait mais cela prend du temps et il faut que cela se fasse n’importe comment. Pardonne-moi ma recrudescence de stupidité que je sens plus encore que les autres jours. Cependant je t’aime plus que jamais et je n’ai jamais eu plus d’esprit rentré qu’aujourd’hui. Malheureusement il ne veut pas montrer le bout de son nez, c’est pourquoi je t’adore tout bêtement.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 170
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette