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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 septembre [1836], samedi après-midi, 1 h.

Vous venez de me quitter, mon cher petit Toto, en me faisant la promesse de revenir très tôt. J’ai la naïveté de croire encore à votre promesse quoique vous m’ayez attrapée bien souvent. Ainsi je suis geaie, je chante, je vous aime et je vous adore.
Je vais me dépêcher de me débarbouiller pour aller chez penaillon. Nous avons absolument besoin de linge. J’ai envie de faire acheter un petit fagot dans le cas où j’aurais trop froid ce soir, à moins que tu ne retournesa déjà à Fourqueux [1] ce qui me paraît assez menaçant. Je t’ai vu dédaigner la côteletteb depuis hier et la réserver pour ce soir, ce qui veut dire : je ne viendrai pas, et vous n’avez pas besoin de faire de nouvelle dépense.
Je crois que j’ai deviné juste, hein ? Alors voici ma gaîté qui décampe, je redeviens mouzone et très mouzon. Parce qu’enfin il est absurde que je ne vous voie pas plus de 24 heures toutes les semaines. Ah ! si je vous aimais moins ! Mais je vous aime trop.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16327, f. 306-307
Transcription de Nicole Savy

a) « retourne ».
b) « côtellette ».

Notes

[1Pour l’été, Victor a loué une maison à Fourqueux, entre Saint-Germain-en-Laye et Marly-le-Roi, pour sa famille et ses amis. Il y fait des allers et retours fréquents depuis la Place royale.

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