25 octobre 1879

Paris, 25 oct[obre] [18]79, samedi matin

Cher bien-aimé, je commence ma restitus par de bonnes nouvelles de tes chers petits voyageurs et de leurs parents [1]. Ce n’est qu’un petit mot sur une carte de M^me Alice [2] mais il contient tout ce qui peut t’intéresser et je vais te le porter séance tenante pour que tu en profites tout de suite. Comme l’écriture en est très fine et recroisée à la mode anglaise je t’écris en substance ce qu’il y a. D’abord que : tes chers enfants se portent à ravir et s’amusent de même en chevauchant à âne tous les jours sous un soleil de 19 degrés. M^me Lockroy a eu la dysenterie ce qui l’a retenue plusieurs jours au lit. Lockroy va mieux, cependant on lui conseille un nouveau changement d’air et ils ont le projet d’aller à Bonne dans quelques jours. [Perrin  ?] les accompagnera et ne rentrera en France qu’avec eux. Elle te prie de lui écrire à l’adresse que voici : Santa Lucia, 31, Palais Combi à Naples. Le billet finit « je vous embrasse tendrement et je vous aime. Votre fille Alice ». À l’aide de cette quasi-traduction tu pourras, je l’espère, déchiffrer le style textuel.
À mon tour, maintenant, de te faire lire couramment dans mon cœur, tout grand ouvert, le long, le grand, le sublime, le divin poème de mon amour pour toi tout ponctué d’admiration, de vénération, de dévouement, de reconnaissance et d’adoration sans ratures et sans solution de continuité depuis le premier jour jusqu’à ce moment.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 255
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette