5 Août [18]79, mardi matin, 8 h.
Mon bien-aimé, mon archi-aimé, mon trop-aimé, tu m’as recommandé de te faire penser aux deux mois que tu veux payer d’avance à Mme Lockroy pour le temps de son absence [1], je t’obéis. J’espère que tu as persévéré cette nuit comme pour l’autre par un bon sommeil et que tu es de charme ce matin, comme on dit à Guernesey. Et à ce propos, j’ai fait entrer dans ma recette d’hier les 15 F. que Mme Lockroy te prie d’envoyer à Mme Chenay la première fois que tu lui enverras de l’argent pour ton propre compte, c’est-à-dire au commencement de septembre. Je te fais souvenir aussi que tu as Hébrard et les deux Arago à dîner ce soir. Quel dommage que ce pâtéa, fait par toi, ne puisse pas s’ajouter à notre menu aujourd’hui. J’oubliais de te dire que Mme Bally et ses deux enfants viennent déjeuner ce matin. Il est bien regrettable pour nous et pour elle que ton heure soit si peu hospitalière, surtout pour les jeunes estomacs affamés qui seront à la table de Papapa tantôt. Mais on doit respecter tes habitudes, même quand elles nous privent du bonheur de te voir plus tôt et pendant plus longtemps.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 192
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) Sur le manuscrit, une tache d’encre sépare les mots « quel » et « dommage ».