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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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24 mars 1838

24 mars [1838], samedi après-midi, 2 h. ¾

C’est une bien bonne matinée que vous venez de me donner là, mon Toto, elle serait bien meilleure encore si je pouvais en espérer une pareille demain. C’est si gentil de déjeuner avec son Toto, c’est si doux et si charmant que je ne m’en lasse pas, je dis cela sans épigramme, car vous savez que depuis plusieurs mois, mon Toto, vous m’affamez de bonheur et d’amour comme si j’en avais besoin pour sentir que je vous aime de toutes mes forces et de toute mon âme. Décidément mon petit [illis.] est très joli, on ne peut pas plus joli. Je l’ai descendu de dessus son piédestal pour qu’il ne se casse pas le nez en tombant de cette hauteur ambitieuse. Quelle charmante idée tu as euea là, mon Toto, c’est presque aussi joli que toi. Je voudrais pouvoir en faire autant pour toi mais outre que je suis bête comme une oie, je n’ai pas d’argent et tu ne me permets pas de faire des ressources de mes vieux penaillons. Jour mon Toto. Jour, je t’aime. Je compte sur ma petite loge pour demain. Je veux voir Angelo de toutes mes forces. En attendant, c’est toi que j’attends et que je désire de tout mon cœur. Je t’aime, je t’aime, je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16333, f. 178
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

a) « eu ».


24 mars [1838], samedi soir, [9  ? 7  ?] h. ¾

Mon Victor bien-aimé, tu es ma vie et ma joie. Je t’aime ; jamais je ne t’ai plus aimé et je ne t’ai jamais moins aimé non plus car dès le premier jour ça [a] été de toute mon âme. Je voudrais me mêler à toi, à ton sang, à ton âme, je voudrais faire partie de toi-même de façon à ne jamais te quitter ni jour ni nuit. Tu ne sais pas toi comme je t’aime, que j’en perds tout autre sentiment qui n’est pas mon amour. Oh ! Si je savais parler, tu verrais comme c’est grand et beau dans mon âme l’amour que j’ai pour toi. Jour Toto, jour mon petit o. Je voudrais bien que tu puisses venir tout de suite non pas pour la petite fille mais pour être avec toi. On dit qu’il pleut bien fort, tant pis parce que tu seras peut-être mouillé, mon amour, si par hasard tu travailles ou bien cela t’empêchera de venir si tu es chez toi, de toute façon c’est moi qui en souffrirai. Prends soin de toi, mon Toto, pense à moi qui t’aime tant et qui souffre plus que toi de tes maux quand tu en as. À bientôt, n’est-ce pas, mon adoré ? Je veux l’espérer parce que c’est presque de la joie. À bientôt donc et surtout prends garde de ne pas te laisser mouiller. Je baise tes petites mains et ta belle bouche toute rose.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16333, f. 180
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

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