Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1863 > Novembre > 28

Guernesey, 28 novembre [18]63, samedi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit matinal, bonjour. J’espère que toute ta literie exposée à la rosée du matin est le signe d’une bonne nuit ? S’il en était autrement, ce serait bien imprudent à toi de te lever si tôt et de mettre ton lit à l’humidité comme tu le fais en ce moment. Tu vois que je bougonne au conditionnel dans la crainte que tu n’aiesa pas bien dormi cette nuit. Mais s’il en est autrement, mon pauvre doux adoré, je retire mes grogneries et je les remplace par des tendresses, de la joie et des sourires. Jusqu’à présent, j’ai fait de vains efforts pour te voir sans y réussir. J’espère pourtant que j’y parviendrai tout à l’heure en allant et venant du regard dans ta maison. Ma sœur plus chanceuse que moi a eu le bonheur de te voir SECOUANT TES PUCES dans l’espace mais il faut avouer qu’elle est mieux située que moi pour cela. Je ne sais pas si tu as entendu ce que je disais à Kesler hier au moment où vous descendiez tous l’escalier : QUE JE T’AVAIS EMPRUNTÉ un lit pour coucher ma sœur. Ceci te donne le DROIT de réclamer celui qu’il a depuis six mois tout naturellement et sans avoir l’air d’une exigenceb intempestive puisque tu crois cette précaution utile dans cette circonstance. Moi je t’aime et je veux que tu me le RENDES sans mais sans si et sans car.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 266
Transcription de Gérard Pouchain


a) « aie ».
b) « exigence ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne