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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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24 février [1836], mercredi 1 h. ½ après midi

Bonjour, mon cher petit homme chéri. Bonjour, mon amour. Comment va ta chère petite gorge ? Comment as-tu passé la nuit ? Moi, je vais tout doucement, bien doucement. Je n’ose pas me lever parce que je trouve qu’il fait bien froid et que je me sens encore malingre. Il vient de venir tout à l’heure le premier clerc de Manière. Je te dirai pourquoi ; j’espère n’avoir rien fait de trop.
Mais je t’aime, mon Victor, plus je vais et plus je t’aime. Je voudrais être bien portante et RICHE pour te le prouver bien à mon aise. Je t’aime de toute mon âme, je t’aime de tout mon cœur. Je t’aime. Bonjour, viens vite. Je suis si heureuse quand je te vois. Je suis si contente quand j’entends ta charmante voix, cela me fait bien et plaisir en même temps. Viens vite, je t’attends.

Juliette


[Au verso :] À toi mon adoré.

BnF, Mss, NAF 16326, f. 133-134
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa


24 février [1836], mercredi soir, 8 h.

Cher petit homme adoré, je veux vous dire un petit bonsoir de la plume et du cœur avant de me coucher. Je vous n’aime plus que mon état de malade IMAGINAIRE ne semblerait devoir le comporter. Il me semble que si vous vouliez, il ne tiendrait qu’à vous que je ne sois tout à fait guérie ce soir. J’ai très fort confiance dans le remède que vous portez en vous et dont vous êtes si prodigue avec la pauvre malade. Mon cher petit Toto, mon cher petit bonhomme, je vous prie bien fort, guérissez-moi pour l’amour que j’ai pour vous. Vous verrez que vous ne vous en repentirez pas et que vous serez très content de m’avoir administré quelque chose de très bon et de très efficace.
Dans cet espoir, mon cher petit adoré, je baise vos trop jolis doigts, votre trop belle bouche, et toute votre trop charmante personne depuis la pointe des pieds jusqu’à la plante des cheveux.
Bonsoir, bonjour, je suis très amoureuse, et vous ? J’en suis bien aise. Eh bien, voyons, je vous attends !

Juliette


BnF, Mss, NAF 16326, f. 135-136
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa

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