Paris, 16 mai 1882, mardi matin, 10 h.
Je sais que tu as passé une bonne nuit et j’espère que tu passeras bien la journée car tes enfants [1] déjeunent et dînent aujourd’hui avec toi. Moi je viens de prendre un bain qui paraît devoir me faire un peu de bien. D’autre part j’espère encore que tu prendras un parti d’ici à ce soir sur ce que tu comptes faire de Mlle Guinault [2]. Peut-être n’as-tu pas lu ma lettre d’hier, ce qui expliquerait ton silence sur ce qu’elle contient. Dans ce cas-là je te prie d’en prendre connaissance afin de m’épargner l’ennui d’entrer dans de nouvelles explications au sujet de cette demoiselle. Est-ce que tu n’écriras pas à Mme Chenay [3] encore aujourd’hui ? Iras-tu au Sénat ? La séance publique commence à deux heures. Tâche d’être prêta à déjeuner avec nous ce matin. Le temps est doux et porte à la joie, pourquoi n’en pas profiter et en faire profiter tes enfants ? Moi je t’aime, je t’aime, je t’aime.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 85
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « près ».