Guernesey, 3 mars [18]63, mardi, 1 h. après midi
Un mot en courant, mon cher petit homme : je t’aime. Ma journée ne serait pas complète et il manquerait quelque chose à mon bonheur si je ne t’avais pas écrit ce mot qui contient toute mon âme. Maintenant que j’ai accompli cette petite formalité douce et tendre je vais me hâter de me peigner et de me débarbouiller pour n’avoir plus qu’à mettre MON COUVERT quand nous rentrerons de notre petite promenade. Et à ce propos il me semble que Kesler prend des vacances dans ton jardin aujourd’hui en compagnie de ta femme, de ton fils et d’un monsieur quelconque. Mais cela ne me regarde pas et je n’ai pas trop de temps pour te dire que tu es mon amour béni que je baise et que j’adore.
J.
BnF, Mss, NAF, 16384, f. 58
Transcription de Chantal Brière