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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 fév[rier] [18]63, lundi après-midi, 4 h.

Pas de chance, mon cher adoré, car j’avais fait force de voile et de rame pour être prête à sortir avec toi et voilà que le temps s’est gâté précisément à ce moment-là, ce qui me fait dire : pas de chance ! Je sais bien que ce n’est que partie remise mais voilà tant de fois que ce fâcheux contretemps se produit que, sans être la belle Philis [1], je finis par désespérer de voir réaliser un de mes vœux les plus chers, celui de me promener avec toi. Mais je serais facilement consolée de ma promenade perdue si tu pouvais avoir la bonne inspiration de venir t’installer séance tenante au coin de mon feu. Pourvu que je te voie, que je sois auprès de toi et que je vive de ta vie, peu m’importe la manière, l’heure et le lieu. Te voir, t’entendre, respirer le même air que toi voilà pour moi le bonheur suprême. Le reste, s’il y a encore un RESTE, est comme le superflu de mon bonheur et je peux très bien m’en passer.

BnF, Mss, NAF, 16384, f. 29
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Personnage de la poésie galante ou pastorale. Dans Le Misanthrope de Molière, Oronte écrit dans son sonnet : « Belle Philis, on désespère, alors qu’on espère toujours. »

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